Le Conseil départemental de la Sarthe avec le concours du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement organisent une exposition d’envergure nationale à l’Abbaye Royale de l’Epau consacrée au développement de la peinture religieuse en Sarthe au XVIIe siècle. Intitulée « Trésors d’Art sacré – 30 ans de restauration par le Département de la Sarthe », cette double exposition met en valeur une des singularités du patrimoine mobilier sarthois qui fait de nos églises de véritables musées.
Inspirée par le maniérisme, courant artistique européen hérité des peintres de la Renaissance, la peinture sarthoise a pris un élan important dans la seconde moitié du XVIIe siècle, se libérant peu à peu de l’esthétique maniériste.

Cet événement s’inscrit dans le cadre des politiques patrimoniales menées par le Conseil départemental, et dans la tradition des grandes expositions présentées à l’Abbaye Royale de l’Epau. Cette exposition s’appuie plus particulièrement sur une étude consacrée à la peinture mancelle du XVIIe siècle menée par l’historienne de l’art Anetta Palonka-Cohin dans le cadre d’une thèse du troisième cycle préparée à l’Université Paris-Sorbonne.

Soucieux de pérenniser et de mettre en valeur le patrimoine mobilier ancien, et notamment les tableaux du XVIIe siècle, souvent marqués par les aléas de l’Histoire, le Conseil départemental de la Sarthe a également souhaité valoriser dans le cadre de cette exposition, sa politique de restauration menée depuis une trentaine d’années aux côtés des communes du territoire. En 30 ans, il a consacré 1 million d’euros à la restauration du patrimoine mobilier en Sarthe, au sein d’une région qui compte près de 16 000 objets protégés, au titre des Monuments Historiques, dont plus de la moitié sont classés.

L’exposition se découvre en deux temps. Un premier temps est consacré à l’art pictural sarthois du XVIIe siècle. Sous les majestueuses voutes de l’église abbatiale, cette partie présente quarante-huit tableaux restaurés au cours des trente dernières années et habituellement exposées dans les églises du département. Le choix scénographique, à caractère immersif, utilise le traitement de la lumière et se joue de l’absence de cette dernière pour mettre en valeur les œuvres. Parallèlement à cela, un traitement acoustique a également été imaginé à partir de chants grégoriens. Ainsi, ce paysage sonore favorise la complète immersion du visiteur.

La seconde partie de l’exposition, valorise le travail des restaurateurs d’œuvres d’art, en s’appuyant sur des projets locaux, réalisés par des artisans d’arts de la région et soutenus par le Conseil Départemental de la Sarthe. Treize œuvres sont présentées dans une muséographie à la fois sobre et épurée.

Très belle visite.